à la une >
Communiqués D’André Gailing ; Maire de Coulommiers 1977- 1980 >
Notre excellent hôpital public de Coulommiers doit être défendu. Communiqué d’ANDRE GAILING, Maire de Coulommiers (1977-1980)
Alors qu’il y a moins de deux ans Le Pays Briard se faisait l’écho de l’excellence technique et des bons résultats financiers de l’Hôpital René Arbeltier, tout a changé aujourd’hui. Transformations de services et coupes sombres dans le budget sont annoncées. Les inquiétudes pour l’avenir de l’Hôpital sont-elles fondées ?
Aujourd’hui ce n’est plus une question mais une évidence.
J’ai présidé comme Maire de notre ville le conseil d’administration de l’Hôpital entre 1977 et 1980 à l’époque de la construction et du démarrage de la plupart des services et c’est moi qui ai proposé le nom de René Arbeltier. Cela me donne quelques droits à m’exprimer.
Il y a trente ans nous avons voulu créer un service hospitalier public moderne permettant l’accès à des soins performants pour la population de Coulommiers et des environs soit entre trente et quarante mille personnes. Nous avons réussi totalement.
Qu’est-ce qui peut expliquer qu’aujourd’hui notre Hôpital figure parmi les hôpitaux menacés alors qu’il est toujours un pôle d’excellence dans bien des domaines ?
Un déficit créé artificiellement
L’explication commence avec le rapport Larcher, du nom de l’actuel président du Sénat, alors Ministre. Ce taliban du libéralisme a déterminé des seuils d’activité au-dessous desquels des services devront être fermés. Le prétexte est la sécurité, la réalité est financière. Au lieu d’apporter l’offre de soin au plus près du malade, il préconise de la restreindre à quelques grands pôles. Cette logique, destinée à faire des économies d’échelle, va en sens inverse de toutes les politiques de santé publique précédentes. Totalement idéologique elle fait partie des réformes ultra-libérales que la crise actuelle est en train de périmer.
Mieux encore, pour arriver à créer de nouvelles situations on change les critères comptables. C’est un peu comme si en plein match on changeait les règles du jeu pour avantager une équipe. Ainsi, à Coulommiers on change la dénomination du service de réanimation en service de soins continus ce qui fait chuter les recettes. On crée artificiellement des déficits qui vont permettre de dire que l’Hôpital doit faire des sacrifices et que son activité est insuffisante. Tel qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
Oui à des évolutions, non à des restrictions
Je ne suis pas hostile pour ma part à des évolutions et en particulier à des adaptations dues au progrès de la médecine. Tel traitement qui nécessitait autrefois dix jours d’hospitalisation n’en nécessite aujourd’hui que deux ou trois et cela peut se traduire par une diminution du nombre de lit d’un service. Mais je suis totalement hostile à la restriction de l’offre de soin. Ce qui se soigne actuellement à Coulommiers doit pouvoir toujours se soigner à Coulommiers dans l’avenir. .
Mon ami Daniel Guérin qui représente le Conseil Régional au conseil d’administration de l’Hôpital a déjà dans ces colonnes démontré la nocivité des restrictions budgétaires imposées par l’agence régionale d’hospitalisation. Ces restrictions se traduiront en emplois en moins. Elles ne sont pas destinées à inciter à une bonne gestion mais à créer les conditions de fermeture de certains services.
Le comité de défense de l’Hôpital créé par Jean-François Gloess a réuni sur une pétition plus de six cents signatures. Ce comité auquel je me suis joint a été reçu en Juin par notre Député-Maire Franck Riester. Celui-ci s’est montré très sincèrement attaché au maintien de l’Hôpital et de ses services, mais on peut craindre que les décisions prises par le gouvernement qu’il soutient ne le mettent en contradiction avec sa volonté de défendre les intérêts de sa ville.
Le temps d’une large mobilisation est venu
Aussi, je crois que ce sont les citoyennes et les citoyens de Coulommiers et des environs qui doivent être vigilants et se mobiliser contre tout projet qui réduirait notre Hôpital à un centre de diagnostic et une unité de long séjour. Dans l’actuel projet triangulaire Lagny-Meaux-Coulommiers centré sur le nouvel Hôpital en construction à Jossigny, les perdants seront encore plus que les Columériens, les malades issus des zones rurales qui ne trouveront plus à Coulommiers la réponse à leurs pathologies et qui devront se déplacer plus loin. J’invite en particulier tous les maires de notre aire d’influence à faire délibérer leur conseil municipal en faveur du maintien des services existants à l’Hôpital de Coulommiers. Il me paraît aussi utile que les médecins tant libéraux qu’hospitaliers s’expriment sur ce sujet. Enfin si les syndicats des personnels de l’Hôpital alertent depuis longtemps sur ce sujet, les partis politiques et pas seulement ceux de gauche doivent donner leur position sur ces projets. Autant dire qu’est venu le temps d’une large mobilisation.
André Gailing
Novembre 2008
Maire de Coulommiers (1977-1980)
Vous voulez faire parvenir un mail à André Gailing, un
petit clique ici
.
|